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Ancien membre
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mardi 19 décembre 2006 à 21:21
Bonjour, En réponse à mon message de présentation, on m'a demandé d'expliquer ce que je voulais essayer de faire dans mon jardin. Je précise d'abord que je suis un néophyte: une seule saison de jardinage derrière moi. Des plantades en perspective pour mes futures expérimentations. Et comme on n'invente jamais rien, je cite mes sources: la revue "les Quatre Saisons du jardinage" éditée par Terre Vivante et un bouquin récent qui m'a tout simplement emballé : "Le jardin naturel", de Jean-Marie Lespinasse, aux éditions du Rouergue (27€ environ). Ce livre collait parfaitement à la façon dont je voulais jardiner. Au départ, j'avais les intentions suivantes: -ne pas utiliser de produits chimiques (ne pas engraisser l'industrie chimique; permettre à mon jardin de trouver un équilibre faune-flore sans briser sans cesse les complémentarités par des agressions chimiques mal ou trop ciblées; pouvoir manger mes légumes à même le jardin sans m'empoisonner; ne pas participer à la pollution des sols généralisée) -pailler, pailler... la plus belle terre, à mon sens, est celle des sous-bois qui connaît une décomposition permanente de matière organique. La terre nue n'existe... que lorsque l'homme la laisse nue! -ne pas être contraint d'acheter de motoculteur et autres engins coûteux (je dois cependant reconnaître que j'ai acquis avec un copain un broyeur électrique de bonne facture...) -ne pas me tuer le dos à bêcher et ne pas bousculer les différentes couches qui composent le sol.
Cet automne, en suivant le schéma du livre sus-cité, j'ai mis en place mes 7 buttes de 1,20m x 6/7 m. Elles ne sont pas toutes composées de la même manière selon ce que j'avais sous la main: terre des allées, compost de décheterie, compost maison, fumier, algues déssalées, fougères (propres ou souillées après avoir été utilisées comme litière dans mon poulailler), feuilles mortes, roseaux. Une inquiétude, la couche de matière organique non décomposée n'est-elle pas trop épaisse, auquel cas sa décomposition ne risque-t-elle pas d'être perturbée par le manque d'oxygène. Pas de travail de la terre: -décomposition permanente de matériaux (compostage de suface) qui stimule l'activité du sol, faune et flore; c'est cette activité qui permet de garder une terre souple sans bêchage; -ne pas bousculer les couches permet aussi de garder les structures qui font de la terre un support vivant (par exemple, les anciens parcours de racines permettent à l'eau d'atteindre les couches inférieures du sol au lieu de ruisseler en surface). La dispersion des variétés cultivées permet de jouer à plein sur les complémentarités, de densifier les cultures par rapport à l'espace disponible avec souplesse en fonction des saisons, de perturber les insectes parasites. Enfin, je compte utiliser du Bois Raméal Fragmenté sur deux de mes buttes. Je n'entrerai pas dans le détail de cette technique, je ne serais pas capable de dépasser le stade des approximations (taper BRF sur votre moteur de recherche). En bref, il s'agit d'épandre sur la terre sur une épaisseur de 3 à 5 cm un broyat de branchettes (moins de 7 cm de diamètre, feuillus) qui va se décomposer de façon très bénéfique pour le potager. Il peut y avoir une faim d'azote la première année, que je compenserai par les fientes de mes poules. C'est un élagueur de mon voisinage qui me fournira en BRF moyennant participation. Voilà , beaucoup d'essais en perspective. Sûrement des ratages jusqu'à ce que je trouve la façon de cultiver qui me convienne. Excusez-moi pour ce message assez long. Si certains se lancent dans cette voie également, c'est avec plaisir que j'échangerai informations et idées. Oncle Fritz
Edité Dimanche 13 janvier 2008 :16:52 par mum
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Ancien membre
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mardi 19 décembre 2006 à 21:41
Je vais essayer d'ajouter une ou deux photos...
Pour le moment, c'est un beau bourbier autour des buttes. J'ai utilisé des planches de coffrage non traitées pour contenir les buttes. Au fur et mesure de leur pourrissement, je les remplacerai par des faisceaux de fougères/roseaux retenus par des fers à béton plantés en terre. Oncle Fritz
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Ancien membre
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mercredi 20 décembre 2006 à 20:47
Effectivement, Zolla, je ne sais pas, je n'ai pas le recul de l'expérience. Enfin, chacune de mes buttes ayant une composition différente, je peux toujours espérer que si ça foire ici, ça marchera là . J'ai surtout des doutes pour la butte composée, de la surface vers le fond de: feuilles mortes de chêne, algues déssalées, fumier de vache, terre des allées. Je regrette presque d'avoir mis du fumier: je crains qu'il ne se décompose pas ou peu par manque d'oxygène, et comme je ne vais pas l'enfouir... Je verrai bien. Je crois aussi que la plupart des personnes s'étant lancées dans la culture en buttes ont fait un double-bêchage préalable, ce que je n'ai pas fait. Conséquences? Bref, je me hasarde et j'apprendrai sur le tas, pardon sur la butte... en m'appuyant sur ce que je pourrai glaner sur le forum!
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Ancien membre
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jeudi 21 décembre 2006 à 08:02
Ton expérience me semble intéressante. J'ai déjà lu plusieurs articles sur le sujet, mais je croyais que lorsque l'on cultivait sur buttes, on créait réellement des buttes de 50 à 60 cm de haut au sommet pour redescendre au niveau des allées en pentes relativement raides, ce qui permettait d'une part d'augmenter la surface cultivable, et d'autre part favoriser le réchauffement d'un cotè de la butte suivant son exposition au soleil, comme on le fait lorsque l'on cultive des primeurs sur ados. Tel que tu nous montres, tu as fait simplement des planches de culture surélevées d'environ 30 cm, ce qui est super, surtout pour le confort du travail, et le bon drainage. Par contre il me semble qu'en se décomposant, il ne te restera pas beaucoup plus de 10 cm de hauteur, et comme tu n'as pas labouré le fond, ça risque d'être juste, enfin tout dépend de ce que tu comptes cultiver. Une chose de sur, ce genre de culture fonctionne, on a tous fait pousser des potirons ou des courgettes sur le tas de compost. Tiens nous au courant de l'évolution, combien de temps pour arriver à un truc optimal, 5 ou 6 ans?
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Ancien membre
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jeudi 21 décembre 2006 à 09:13
Bonjour aubépine Moi aussi je cultive mes ognons sur billons d'environ 10 cms, pour les pommes de terre, je préfère les motter. Mais là ce que veut faire l'oncle fritz, c'est une culture permanente sur buttes.
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Ancien membre
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jeudi 21 décembre 2006 à 19:13
Tu as raison, Patrick, mes buttes n'ont ni la forme ni la hauteur optimales, par manque de matière. J'espère qu'elles vont se former avec le temps par ajout de matière. Telles qu'elles sont, elles vont sans doute se tasser. Est-ce que cela va être franchement gênant pour les cultures que je veux réaliser, ce n'est pas certain, d'autant plus que mes objectifs en production restent modestes. Il est certain que mes buttes n'atteindront leur plein rendement qu'au bout de quelques années, tabler sur 5/6 années me semblent en effet raisonnable, surtout sans bêchage préalable. Ces années représenteront sans doute le temps également nécessaire pour me doter d'une "culture potagère" minimale. Je ne suis pas pressé, il est plus important pour moi de faire un jardin qui me convienne, qui me ressemble. J'ajoute que je vais installer sur chaque butte au printemps deux tuyaux avec goutteurs intégrés autorégulants: si dans quelques années, il est fort possible que je puisse me passer d'arrosage, une fois mes buttes formées en profondeur (et vue la nature de mon sol), il est plus prudent d'y recourir les premières années. D'autant plus que je pratique l'échange de maisons l'été et que je ne peux pas demander aux personnes résidant chez moi de passer une heure par jour l'arrosoir à la main. Merci en tous cas pour vos encouragements, je vous tiendrai au courant! Oncle Fritz
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Ancien membre
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vendredi 19 janvier 2007 à 20:27
J'ai finalement choisi le dispositif pour pouvoir faire des cultures précoces ou tardives (il est vrai inspiré du livre "le jardin naturel" que je mentionnais précédemment): j'ai acheté des piquets de chataîgnier (1,20m de haut) et des lisses en demi-rond (3m de long). Je vais planter les piquets tous les 2m environ au milieu des buttes, bien alignés; ils dépasseront des buttes de 50/60 cm. Je fixerai la lisse sur les piquets. La partie supérieure des planches bordant les butttes sera ceinturée par une ficelle nouée sur des clous. Je pourrai alors tendre sur la lisse un voile de forçage non tissé repris au niveau de la ficelle par des pinces à linge. Entre la mi-mai et la fin mai, j'enlèverai le voile de forçage, percerai sur la lisse aux endroits voulus des trous par lesquels je glisserai des fers à béton (diam. 10 mm) longs de 2 m. Ils seront ainsi solidement tenus pour recevoir tomates et autres concombres. Inconvénient principal, mon dipositif ne permet pas de faire des récoltes tardives de plantes exigeant de la hauteur comme les tomates. On ne peut pas tout avoir! Et vous, comment faites-vous pour concilier culture en buttes et culture de demi-saison? Oncle Fritz
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