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Les sortes de culture au potager

Différentes sortes de cultures :

Culture naturelle : Les plantes qui sont semées ou plantées aux époques ordinaires, en pleine terre, et qui trouvent cependant le moyen d'utiliser assez de chaleur pour satisfaire leurs exigences jusqu'au moment où elles sont récoltées, sans autres soins que ceux qui leurs sont indispensables pendant le cours de leur végétation, appartiennent à la culture naturelle, Il en est ainsi, par exemple, des pommes de terre ou des haricots plantés et semés en place, au mois de mai,et même plus tôt dans certaines régions.

Culture de primeurs : Indépendamment des divers modes de culture particuliers à chaque plante, on arrive à obtenir, par des moyens artificiels, des produits un peu plus hâtifs que ceux de la culture naturelle, on donne le nom de "culture de primeurs" à celle qui a pour but d'obtenir, par des moyens artificiels, des produits un peu plus hâtifs que ceux de la culture naturelle. Dans cette méthode, l'emploi des couches, des châssis ou des cloches constitue le moyen principal d'accélérer la production.

Culture forcée : La production de chaleur, qui est l'élément essentiel, pour raccourcir le délai naturel de production, est ici poussée à son maximum d'intensité. Les plantes ne sont pas seulement obtenues quelques jours ou quelques semaines avant l'époque ordinaire, mais bien à contre-saison; c'est pourquoi on dit qu'elles sont forcées. Les moyens mis en oeuvre dans la culture des primeurs seraient ici impuissants : aussi a-t-on souvent recours à d'autres procédés plus énergiques comme l'utilisation de serres chauffées, d'application d'eau chaude ou de thermosiphon. Beaucoup de nos arbres fruitiers ordinaires sont soumis à la culture forcée. Il y a même des plantes originaires des pays tropicaux qui sont, chez nous, soumises à une culture forcée continuelle.

Les couches et réchauds : Sous le nom de couches on désigne, en horticulture, des amas de matières fermentescibles pouvant dégager spontanément de la chaleur. Les substances qui peuvent être rangées dans cette catégorie sont très nombreuses, mais la plus importante est le fumier, notamment celui du cheval. Viennent ensuite les feuilles, la tannée, la mousse, etc. Ces diverses matières peuvent être employées seules ou associées. Les meilleures sont celles qui produisent de la chaleur pendant le plus longtemps possible de la chaleur. Le fumier de cheval frais, sortant de l'écurie, ayant séjourné quatre ou cinq jours sous les pieds des chevaux, puis mélangé de feuilles de châtaignier, de hêtre, de charme ou de chêne, forme d'excellentes couches. L'emploi des couches est courant, aussi bien dans les jardins des particuliers que dans les jardins maraîchers, Il n'est guère possible de s'en passer. C'est par elles qu'est produite la chaleur qu'on utilise dans la culture des primeurs et dans la culture forcée. A cet effet, on dispose autour des couches, des coffres destinés à recevoir un lit de terreau ou de terre mélangée de terreau d'une épaisseur de 15 à 20 centimètres environ. C'est seulement ensuite que les couches sont recouvertes de châssis ou simplement de cloches, mais dans ce cas sans coffres. L'épaisseur de terreau ou de terre doit toujours être appliquée aussitôt après que la couche est terminée. Elle reçoit la première fermentation (le coup de feu qui donne une température pouvant atteindre parfois 65 et 70°. Ce n'est que lorsque la température est descendue à 30 ou 25° qu'il convient de confier les graines au sol. Les couches sont faites quelquefois dans des tranchées plus ou moins larges, mais souvent aussi elles reposent directement sur la surface du sol; dans ce dernier cas elles sont dites "en planchers". Lorsqu'il s'agit de couches qui doivent maintenir pendant longtemps leur température, il faut faire en sorte que la largeur dépasse de 30 à 40 cm de chaque coté des coffres, pour y installer des réchauds.
a. Couches chaudes : Ce sont des couches qui sont construites avec du fumier frais, n'ayant pas ou ayant très peu fermenté. Elles ont une épaisseur de 60 à 70 centimètres environ et quelque fois 1 mètre. La chaleur qu'elles dégagent est toujours considérable, aussi ne sont-elles employées que dans les plus mauvais mois de l'hiver et entourées de coffres et recouvertes de châssis.
b. Couches tièdes : Elles diffèrent des précédentes par l'épaisseur moindre donnée à la couche de fumier, qui se trouve être un mélange de fumier neuf avec du fumier ayant déjà subi une fermentation (fumier recuit); il en résulte qu'elles produisent moins de chaleur. Comme les premières, les couches tièdes sont recouvertes de châssis ou simplement de cloches.
c. Couches sourdes : On donne le nom de "couches sourdes" à celles qui sont construites dans des tranchées ayant comme dimensions 25 à 30 centimètres de profondeur sur environ 50 à 55 centimètres de largeur. Le fumier employé dans leur confection a déjà fermenté comme fumier de couches chaudes ou de couches tièdes. Il y a cependant intérêt à ajouter une petite quantité de fumier neuf. Elles servent surtout à la plantation des melons sous châssis ou sous cloches au début du mois de mai.
d. Réchauds : Les réchauds sont aussi des amas de matières fermentescibles, disposés tout autour des coffres ou des couches. Lorsqu'ils sont construits autour d'une couche, ils ont surtout pour but d'empêcher la chaleur de celle ci de se perdre; de plus les réchauds renforcent la chaleur produite par la fermentation du fumier qui les forme. Montés au contraire sur des coffres, ils préservent contre les intempéries les plantes qui s'y trouvent et complètent en même temps la chaleur insuffisante fournie par la couche.
Les réchauds sont d'une très grande ressource après des périodes de neige et de grands froids; ils permettent de maintenir sous les châssis une température toujours uniforme qu'on ne pourrait obtenir sans leur concours.
Les réchauds sont souvent remaniés et additionnés de fumier neuf pendant l'hiver : quelquefois, ils sont renouvelés entièrement.




Mise à jour le 30 avril 2010 à 14 h 00

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