Re: coin de détente, de rêve; lecture etc.

Je te vis, ma douce amie, je sentis dans mon âme
De la tendre amitié naître la douce flamme ;
Ton c½ur comprit le mien, tu comblas mes v½ux ;
Sous son paisible abri nous rassemblant tous deux,
Le même toit couvrit notre amitié fidèle,
Et depuis protège de nos c½urs l'union mutuelle.

Ton savoir, ta douceur, ton facile entretien,
Ton esprit plus brillant, ton âge égal au mien,
De tes soins attentifs l'aimable prévenance,
D'un avenir commun la commune espérance,
Tout enfin me charme : et mon c½ur attendri
Remercie chaque jour les Dieux de t'avoir pour amie.

Ah ! préservons, protégeons cette union si tendre !
Sur le même torrent, que nous devons descendre,
Contre les mêmes flots prompts à nous réunir,
Nous serons plus gaiement portés vers l'avenir ;
Oui ! crois-moi, l'amitié, ce doux présent des Dieux,
Est plus chère à mon c½ur qu'un laurier glorieux.


Adolphe Quetelet.

Réponse ci-dessus postée le jeudi 06 juillet 2017 : 17:43



Recueil : Varia (1869)
À mesure que ma carrière
Tourne et penche vers le déclin,
Tant d'amis restent en arrière
Ou s'écartent de mon chemin ;

Dans la mienne toujours pressées
Avec la même affection
Tant de mains s'éloignent glacées
Et répondent par l'abandon ;

Lorsque, atteint d'une sombre flamme,
Sous mes tristesses je fléchit,
Je vois se fermer à mon âme
Tant de c½urs sépulcres blanchis,

Que, pour moi, retrouver si fraîche
Ta belle amitié de quinze ans,
Après la saison qui dessèche,
C'est la floraison du printemps ;

C'est un trésor sous les décombres,
Une source dans les déserts,
Un rayon à travers les ombres ;
C'est la perle au gouffre des mers !

De la force que tu m'envoies
Merci ! puisque, ensemble, ici-bas,
Nous restons dans les nobles voies,
Avançons-y du même pas.

Tu n'est point de ceux qu'effarouche
La Vérité fille du Ciel ;
Tu sais qu'elle n'a, sur la bouche,
Ni dans l'âme, jamais de fiel.

Rien entre nous, geste ou parole,
N'est amer, perfide ou moqueur ;
Nous différons par le symbole ;
Nous nous ressemblons par le c½ur.

Chacun explique sa croyance
Et dans sa loi reste affermi,
Mais toujours ce que l'un encense
Pour l'autre est l'autel d'un ami.

Indulgent à ce qui t'effleure,
L'erreur d'un mot ou d'un moment
Ne te fait pas, en un quart d'heure,
Oublier un long dévouement.

Tu n'as d'oubli que pour toi-même ;
Ta poétique affection
Transfigure tout ce qu'elle aime
Et le revêt d'illusion.

Esprit changeant que le bien lasse,
Tu n'immoles pas sans pitié
Au premier ver-luisant qui passe
L'ancienne et modeste amitié.

Tu ne vas pas ouvrant l'oreille
Au bruit menteur que font en vain
Ces faux grands hommes de la veille
Qui n'auront pas de lendemain.

Fureurs d'envie ou cris de haine
Viennent expirer devant toi ;
Rien, quoi qu'on dise ou qu'il advienne,
Rien ne peut ébranler ta foi !

Puisque, surmontant nos faiblesses,
Triomphant de nos passions,
Nous secourant dans nos détresses
Et domptant nos ambitions,

En ce temps où rien n'est solide,
Nous avons laissé, sans trembler,
Autour de nous, sombre et rapide,
Le flot des discordes rouler,

Eprouvés par tant de tempête,
Nous pouvons, au bout du chemin,
Sans craindre que rien nous arrête,
Arriver la main dans la main.

Au passé l'avenir s'enchaîne ;
Espérons-y d'heureux moments,
Car Dieu qui réprouve la haine,
Bénit toujours les c½urs aimants !


Jules Canonge.



Réponse ci-dessus postée le vendredi 07 juillet 2017 : 11:05



L'Amour et l'Amitié.
Recueil : Poésies genevoises (1830)
Un soir on frappait à ma porte.
Brusquement je fus éveillé.
— Qui peut donc agir de la sorte :
C'étaient l'Amour et l'Amitié.
— Quoi ! c'est vous, jeunesse incivile !
Pourquoi donc faire un tel fracas ?
— En pénétrant dans votre asile,
Nous nous disputions pour le pas.

Entre nous deux soyez arbitre,
Nous ne pourrions pas mieux choisir.
— Moi, dit l'Amour, voici mon titre :
Je suis le père du plaisir.
Pour balancer cet avantage,
L'Amitié dit avec douceur :
Si le plaisir est votre ouvrage,
C'est à moi qu'on doit le bonheur.

D'un magistrat en audience
Je prends alors la gravité :
— Donner à l'un la préséance
Serait trahir la vérité ;
Tous deux aux mortels favorables,
Cessez de grâce vos débats :
Vous devez être inséparables,
Entrez chez moi du même pas.

L'Amour, d'une audace effrénée,
Envahit tout mon logement,
Sans égard pour sa s½ur aînée.
— Halte-là ! petit garnement !
Quand chez moi le sort vous rassemble.
Jouissez de tout par moitié :
Un sage doit savoir ensemble
Loger l'Amour et l'Amitié.


Jean-Antoine Thomeguex.



Réponse ci-dessus postée le samedi 08 juillet 2017 : 11:13



Il est un sentiment bien plus beau que l'amour
Un sentiment plus pur, sentiment plus honnête,
Une source de joie que jamais rien n'arrête ;
Un sentiment qui ne joue pas de mauvais tour.

L'amitié est telle qu'un soleil des beaux jours,
Gratuite et chaleureuse, elle apporte la fête ;
Ce n'est pas un tissu à nombreuses facettes
Cousu d'hypocrisie ; c'est un don sans retour.

Un véritable ami est toujours disponible
Au cours des bons moments et au cours des pénibles ;
C'est une mine d'or qui brille de bonheur.

Être avec mes amis est ma plus grande joie ;
Et même s'ils ne sont toujours auprès de moi,
Ils sont tous à jamais bien gravés dans mon c½ur.


Alexandre Marrot.


Réponse ci-dessus postée le dimanche 09 juillet 2017 : 09:07





SCULTURE DE PAILLES

Réponse ci-dessus postée le dimanche 09 juillet 2017 : 09:40







A VOIR SANS MODERATION

Réponse ci-dessus postée le dimanche 09 juillet 2017 : 09:53



[urlhttps://www.youtube.com/watch?v=NCMwqRqmcSA][/url]ART DE LA RUE

Réponse ci-dessus postée le dimanche 09 juillet 2017 : 11:34



L'amitié est le vrai bien du sage.
Recueil : Poésies et romances (1782)
L'amitié seule est le vrai bien du sage,
L'amour trompeur,
Par l'ombre du bonheur
Dupe souvent le coeur :
L'amant le moins volage
Dit aux pieds de l'Iris,
Dont ses yeux sont épris,
L'amitié seule est le vrai bien du sage.

Souvent l'amour nous conduit au naufrage
Un calme heureux,
D'abord comble nos v½ux :
Mais bientôt dans les cieux
Se forme un noir orage :
Le plaisir disparaît,
Arrive le regret ;
L'amitié seule est le vrai bien du sage.

Que l'amitié soit donc notre partage ;
Dans son lien
Notre c½ur sera bien ;
Nous ne craindrons plus rien :
Par un rare assemblage
Nous verrons le plaisir
Naître au sein du désir :
L'amitié seule est le vrai bien du sage.

L'amour est fait pour le printemps de l'âge
C'est une fleur,
Mais qui perd sa couleur,
Dès qu'écartant l'erreur
La raison l'envisage ;
Le c½ur longtemps dupé,
Reconnaît qu'il est trompé ;
L'amitié seule est le vrai bien du sage.

L'amitié donne un paisible ombrage
Toujours en paix
Sous son feuillage épais,
De l'aquilon jamais
On ne craint le ravage :
Ses rameaux toujours verts
Affrontent les hivers ;
L'amitié seule est le vrai bien du sage.

Que l'amitié chez nous soit l'apanage
Du sentiment.
Quand le coeur est constant,
Son lustre est plus brillant,
Rien n'en ternit l'image :
Aucun masque imposteur
Ne rend son air trompeur ;
L'amitié seule est le vrai bien du sage.


Jean-Louis Bridel.



Sujet écrit par batouran le lundi 10 juillet 2017 à 10:10

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